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La sensibilisation à l'autisme est l'affaire de tous pour mieux comprendre et agir plus efficacement

Dernière mise à jour : 19 oct. 2023


Selon les Recommandations de Bonnes Pratiques Professionnelles de la HAS, la sensibilisation de tous à l'autisme "vise une plus grande connaissance et une meilleure acceptation et contribue ainsi à une reconnaissance accrue des particularités des personnes avec autisme."


Le partage de connaissances communes sur l'autisme ainsi que le partage d'expériences de toutes sortes sont indispensables à la création d'environnements accessibles aux personnes autistes (lieux publics, milieux professionnels, écoles, etc).

Tout le monde peut avoir un rôle à jouer pour tendre vers une meilleure acceptation de l'autisme et ceci de diverses manières :

- S'ouvrir à la communication en écoutant les personnes autistes, en leur accordant un espace de parole et en leur laissant le temps pour s'exprimer,

- Mieux comprendre l'autisme en lisant des ouvrages spécialisés, en assistant à des conférences ou en s'informant en ligne sur des sites reconnus pour leur expertise, afin de discerner le vrai du faux concernant l'autisme,

- Partager ses connaissances pour sensibiliser son entourage, qu'il soit personnel ou professionnel.


La sensibilisation de tous à l'autisme est essentielle car elle permet de mieux soutenir les personnes autistes dans leurs efforts de participation à la vie sociale. C'est en connaissant réellement les défis auxquels les personnes autistes sont soumises quotidiennement qu'il est possible de créer des environnements humains, organisationnels et sensoriels plus accessibles.


Actuellement, tout le monde a entendu parler de l'autisme, au travers de séries télévisées, de films ou de mises en lumière de personnalités célèbres et reconnues pour leurs grands talents. Mais cette vision de l'autisme, sous le prisme de la célébrité ou du génie, occulte la réalité composite du trouble du spectre de l'autisme (TSA). Si les difficultés dans la communication et les interactions sociales ainsi que la propension à se tourner vers des intérêts spécifiques très ciblés sont constantes, chaque personne autiste possède des compétences, particularités, intérêts et difficultés qui lui sont propres.

Pour beaucoup de personnes non autistes, il est difficile de savoir comment agir avec une personne autiste ou comment mettre en place des aménagements adéquats. C'est en donnant alors accès à tous à plus d'informations justes et appropriées concernant l'autisme que l'environnement, qu'il soit familial, scolaire, professionnel ou social, deviendra plus inclusif en ne cantonnant pas l'autisme à la sphère du handicap mais en le considérant comme un sujet d'évolution sociétale.


Le Professeur Noah Sasson et son équipe (Université du Texas à Dallas) ont axé leur recherche sur la cognition sociale et l'interaction dans l'autisme, avec un focus sur les ruptures bidirectionnelles dans la compréhension entre les personnes autistes et non autistes

L'équipe a publié différentes études montrant que l'augmentation de connaissances vis à vis de l'autisme dans la population contribue à une meilleure perception, une meilleure acceptation et une meilleure volonté d'interaction à l'égard des personnes autistes.

S'appuyant sur des travaux antérieurs, une étude montre qu'un module de formation axé sur l'acceptation de l'autisme (basé sur des questionnaires et le visionnage de vidéos) entraîne non seulement une meilleure connaissance de l'autisme chez les adultes non autistes,, mais aussi une diminution des préjugés explicites sur l'autisme ainsi que des premières impressions plus positives lors d'interactions avec des personnes autistes dans la réalité.

Changer la perception et l'attitude des personnes non autistes vis à vis des différences autistiques pourrait permettre d'améliorer les interactions avec les personnes autistes. Le développement de liens significatifs et positifs avec les personnes autistes semble particulièrement important pour diminuer les préjugés liés à l'autisme chez les personnes non autistes.

De plus, une étude souligne l'importance de l'inclusion, de l'acceptation et de la facilitation d'interactions de bonne qualité entre les personnes autistes et non autistes pour améliorer les expériences sociales des personnes autistes dans des environnements majoritairement non autistes.


Au delà de la sensibilisation qui peut demeurer superficielle - avec un impact sur les préjugés explicites plus que sur les préjugés implicites - encourager le développement de relations significatives et à long terme avec les personnes autistes permettra d'établir des liens fructueux entre personnes non autistes et personnes autistes. Cela permettra également de ne plus faire reposer toute la charge sur les personnes autistes qui doivent comprendre comment fonctionnent les personnes non autistes.


C'est en favorisant le développement de liens plus féconds entre personnes autistes et personnes non autistes que pourra se construire une société plus inclusive. Tout facilitateur de la survenue d'échanges soutenus et durables entre personnes autistes et personnes non autistes représente un réel facteur inclusif.




RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES :

  1. Noah J Sasson and Kerrianne E Morrison : First impressions of adults with autism improve with diagnostic disclosure and increased autism knowledge of peers. Autism, 2023, 23(1), 50-59.

  2. Nichole E. Scheerer, Troy Q. Boucher, Noah J. Sasson, and Grace Iarocci : Effects of an Educational Presentation About Autism on High School Students’ Perceptions of Autistic Adults. Autism in Adulthood, 2022, 4(3), 203-213.

  3. Desiree R. Jones, Kerrianne E. Morrison, Kilee M. DeBrabander, Robert A. Ackerman, Amy E. Pinkham and Noah J. Sasson : Greater social interest between autistic and non-autistic conversation partners following autism acceptance training for non autistic-people. Frontiers in Psychology, 2021, volume 12, article 739147.

  4. Desiree R Jones, Kilee M DeBrabander, Noah J Sasson : Effects of autism acceptance training on explicit and implicit biases toward autism. Autism, 2021, 25(5), 1246-1261.

  5. SPECTRUM News, septembre 2022.


À noter : ces articles sont en anglais, mais il est facile d'en obtenir la traduction via le traducteur en ligne DeepL Translate très efficient.


Préjugés explicites et préjugés implicites :

Les préjugés explicites se réfèrent à des attitudes et croyances dont nous sommes conscients, tandis que les préjugés implicites opèrent en dehors de notre conscience et de notre contrôle. Les préjugés explicites sont généralement plus faciles à identifier, car ils sont plus évidents. À l'inverse, les préjugés implicites sont plus subtils et peuvent être en contradiction directe avec les convictions ouvertement exprimées par une personne.

Les préjugés explicites sont des préférences, croyances et attitudes dont les gens sont généralement conscients, sont exprimés directement et délibérément et fonctionnent à un niveau conscient, en accord avec les valeurs et la vision du monde de l'individu.

Les préjugés implicites résultent d'associations et réactions qui émergent automatiquement, sans conscience ou intention consciente, sont exprimés indirectement ou de façon subtile et fonctionnent de manière subconsciente, même en contradiction directe avec les valeurs et la vision du monde de l'individu.

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