Un enfant sans histoire
de Minh Tran Huy

L'auteure de ce livre est la mère d'un petit garçon autiste.
Elle nous offre un témoignage fort et percutant de la vie quotidienne avec Paul, son fils, pour qui les acquisitions les plus simples de la vie d'un enfant de son âge demandent des efforts sans cesse renouvelés.
Au travers de son récit, Minh Tran Huy touche à l'universalité : en entrecroisant le parcours de vie de Temple Grandin - autiste américaine célèbre et exemplaire - et la trajectoire de Paul qui, à l'opposé, n'a rien de particulièrement remarquable à mettre en valeur, l'auteure démontre que les deux parcours de vie sont dignes d'intérêt, pas l'un plus que l'autre, même si la société valorise l'un plus que l'autre.
Minh Tran Huy souhaite faire cadeau d'une histoire à son fils : grâce à Temple Grandin (dont elle connaît précisément toute la vie) qui a pu témoigner de l'autisme de l'intérieur, de la réalité de ce qu'elle a vécu en tant que personne autiste et de son rapport au monde, Paul peut, lui aussi, être entendu malgré l'absence de son accès au langage.
"Il n'y a pas de vie minuscule", comme l'a écrit Charles Gardou* et Minh Tran Huy démontre que chaque trajectoire de vie n'est jamais figée même si, concernant Paul, le silence et l'isolement persistent et les progrès demeurent ténus. Ce récit entrecroisé de deux vies, au commencement similaire mais dont l'itinéraire s'oppose, démontre l'importance primordiale d'accompagnements adaptés prodigués par des personnes et professionnels compétents auprès des enfants et adultes autistes : tous ont un rôle à jouer dans l'épanouissement des personnes autistes et leur acceptation par la société.
*https://journals.openedition.org/lectures/10220